Petit logo en bas à gauche formé d’une ancre avec deux « c » de chaque côté du fouet, le tout surmonté de la mention « Bordeaux ».
Une fois encore, voici un éditeur précurseur dont nous ne connaissons pas l’identité. Celle-ci devrait cependant être assez aisée à déterminer et nous laissons ce soin à nos érudits visiteurs.
Que signifient les initiales J.H.B. ?
On sait que cet éditeur est bordelais, puisqu’il l’écrit dans sa raison sociale. Encore qu’il existe des cartes tout à fait similaires, par exemple de Biarritz, frappées du même logo mais avec la mention : J-H-B, édit. Bayonne. Cet éditeur aurait-il eu un établissement secondaire à Bayonne ?
Et les C C de l’ancre ne veulent-ils pas signifier Charles Chambon ?
On remarque en effet que la 26. – ARCACHON. Parqueuses se rendant au travail, est reprise, après 1904, chez cet éditeur sous le n° 123 ARCACHON – Parqueuses se rendant au travail – C. B. alors que la 27. –ARCACHON. La promenade à ânes le sera sous le n° 14 ARCACHON – Promenade dans la Forêt – C. B.
Une petite recherche montre qu’il est possible de trouver des cartes bordelaises de ce J.H.B., parce que ce sont ses cartes bordelaises qui sont les plus nombreuses, dont les clichés sont similaires à ceux des cartes de W.F.
« W.F. déposé », était l’enseigne de Wettervald Frères, éditeurs au 108, cours Saint-Louis à Bordeaux et dont l’activité semble antérieure à celle du J. H. B. qui nous occupe.
Serions- nous passés de Wattervald Frères à Charles Chambon sous le couvert énigmatique de J.H.B. ?
C’est ce qu’il nous reste à découvrir.
Si la qualité de fabrication de ces cartes n’est pas toujours remarquable, tant s’en faut, l’élégance et l’originalité de plusieurs clichés de la série font que celle-ci valorise toujours une collection.
Raoul Lafont, un maître.
Un site consacré aux éditeurs de cartes postales anciennes ayant travaillé à Arcachon ne serait pas sérieux s’il ne traitait pas de Raoul Lafont.
C’est sans doute à la fois, le plus talentueux, avec son jeune complice Léo Neveu, et le plus mystérieux. Nous ne savons ni où ni quand il est né comme nous ne savons ni où ni quand il est mort. Tout reste pratiquement à faire pour le découvrir.
Ce que nous savons par contre, c’est qu’il aurait commencé à photographier à Arcachon aux alentours de 1903 et qu’il aurait cessé toute activité après la première guerre mondiale, vers 1920. Mais tout cela a encore besoin d’être dument confirmé.
Il est toutefois indéniable qu’il se soit d’abord installé au Moulleau avant de « monter » à Arcachon pour ensuite émigrer à Audenge.
Sa production est très prolifique et sa signature a varié avec les époques :
L. Neveu – R. Lafont, phot., Arcachon Raoul Lafont, phot. Le Moulleau par Arcachon Raoul Lafont, photo. Au Moulleau par Arcachon. Au Moulleau par Arcachon R. Lafont, phot. R. Lafont, phot., Moulleau Arcachon Photo R. Lafont, Arcachon Edit. R. Lafont, phot.
Raoul Lafont photo
Lafont, phot. Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon-Audenge
R. Lafont, photo., Audenge Photo R. Lafont, Photo R. Lafont
Arc. Photo-Lafont
Nous avons essayé de les classer par ordre chronologique mais cet ordre s’appuie plus sur le bon sens que sur des éléments vérifiés. Sans doute faudra-t-il le modifier en fonction de découvertes nouvelles.
Nous l’imaginons arriver à Arcachon en 1903, à peine quinquagénaire et se mettre à photographier aidé d’une arpète, Léo Neveu, alors seulement âgé de 23 ans. Il faut en effet parcourir la ville à la recherche des vues caractéristiques, transporter la chambre noire, le trépied, les plaques. Installer le tout, le démonter et recommencer à chaque prise de vue différente. Tout cela était plus aisé à deux que pour un seul homme.
Une fois les clichés accumulés, nos deux photographes vont entreprendre de les vendre à des clients potentiels qui pourront en faire des cartes postales, très à la mode à l’époque. Ils vont d’abord en vendre 11 ou 12 à un nouvel épicier qui vient de s’installer cours Sainte-Anne, Jacob Garson. Celui-ci sera très satisfait de son achat, ses cartes postales rencontrant un franc succès. Il procèdera très vite à un nouvel achat, mais cette fois pour 80 clichés d’un seul coup. A ce moment-là, Ewald Heyl qui vient de succéder à Clément Sourbé à la tête de l’épicerie Aux Couleurs Nationales, sise 230, boulevard de la Plage, ne veut pas être en reste et fait auprès de nos deux photographes l’acquisition de 27 ou 28 clichés. Pour en faire des cartes postales comme son concurrent.
Dans les clichés qui leur restaient et pour lesquels ils ne parvenaient pas à trouver d’autres clients, le marché commençant à se saturer, nos deux photographes feront une sélection qu’ils éditeront sous leurs deux noms.
C’est la première signature de Raoul Lafont, laquelle ne permet pas vraiment de savoir ce qui est propre à Raoul Lafont et ce qui l’est à Léo Neveu.
Bien sûr, tout cela ne reste qu’une hypothèse et comme toute hypothèse, il nous faudra la confirmer sinon l’infirmer. Mais elle est loin d’être improbable. Il y a pour elle la concordance des dates, l’assurance que Lafont et Neveu ont travaillé ensemble mais surtout, cette patte très particulière et très élégante qui se retrouve tant sur la production de J. Garson que sur celle d’Ewald Heyl et que sur celle encore de nos deux photographes réunis.
Les frères Neurdein, ces princes de l’édition de cartes postales au tournant du XIXe siècle, ont eu la lumineuse idée de publier vers 1905, un catalogue de leur exceptionnelle production. Le titre de cet ouvrage est à la hauteur de la qualité extraordinaire du travail de ces grands photographes et éditeurs : « CATALOGUE DES COLLECTIONS ET SUJETS DIVERS EDITES DANS LE FORMAT CARTE POSTALE PAR NEURDEIN FRERES, PHOTOGRAPHES, EDITEURS, IMPRIMEURS, 52 AVENUE DE BRETEUIL, PARIS 7èME, MARQUE N.D.PHOT, GRAND PRIX DE L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE PARIS 1900 »
Des éléments de biographie
Etienne Neurdein (1832-1918) et son frère Antonin (1845-1914) sont les fils de Jean Adolphe César Neurdein (dit Charlet) lui-même photographe, qui après avoir été acteur, architecte, et chercheur d’or avait créé un atelier de photographies « Charlet & Jacotin ». Étienne suivit les traces de son père et créa un atelier de photographie en 1863 à Paris avec son ami Paris (successivement rue des Filles du Calvaire, rue des Filles Saint-Thomas, boulevard de Sébastopol, puis avenue de Breteuil). Il s’associa avec son frère Antonin . Chacun a son rôle : Etienne s’occupe de l’administration de l’atelier et réalise des portraits. Louis-Antonin effectue des voyages d’où il rapporte des vues d’édifices et de paysages.A partir de 1868, la maison Neurdein diffuse des vues de France, d’Algérie, de Belgique. Ils se lancent très tôt vers le milieu des années 1890 dans la production de cartes postales, sous les marques ND et X, optant dès le départ pour une édition de très haute qualité de photographies exceptionnelles. En 1884, Louis-Antonin devient membre de la Société française de Photographie, et membre de la Chambre syndicale de la photographie en 1886- Etienne en 1902. En 1886 et en 1888, les frères Neurdein obtiennent une médaille d’or à l’Exposition internationale de la Société des Sciences et des Arts industriels. Récompense renouvelée à l’Exposition universelle de 1889 pour des vues réalisées avec l’appareil panoramique de Moëssard. En 1900, ils obtiennent encore un Grand Prix. Reconnus pour leur habileté à reproduire les châteaux, églises et sites historiques, le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-arts leur accorde le droit exclusif d’exploiter la collection du service des Monuments historiques de 1898 jusqu’au début des hostilités. Les Archives photographiques (Médiathèque de l’architecture et du patrimoine) conservent un millier de plaques de verre réalisées par les deux frères. Leur affaire de cartes postales a très bien marché jusqu’en 1904 et faisait de très gros bénéfices. Etienne Neurdein fit construire un immeuble, 26 avenue Duquesne à Paris. Etienne Neurdein était très dépensier, il avait donné 40 000 francs or en dot à chacune de ses filles. Il dépensait beaucoup et vivait largement. A partir de 1904, l’entreprise des Neurdein, mal gérée, a commencé à péricliter. L’affaire a été confiée par Emile Armand, gendre d’Antonin, à des amis de la famille, les Estèves, puis elle a été vendue à M. Crété qui l’a revendu peu après aux frères Lévy.
Etienne Neurdein était ruiné, il a du vendre son immeuble à Paris car il devait 70 000 francs à la société. Étienne Neurdein est décédé en février 1918 d’une pneumonie. On estime la production totale des deux frères à environ 60.000 cartes postales, soit 5 fois celle de la maison Lévy qui rachètera la société (Gérard Neudin, Argus Interntational des cartes postales). Le fond Neurdein est aujourd’hui exploité par l’agence Roger Viollet (sources : arrière arrière arrière petite fille d’Etienne Neurdein et le ministère de la culture). La production des deux frères sur Arcachon est signée ND Phot ou Collections ND Phot. Le sigle ND seul n’apparaît que très tardivement, de même que le logo.
De très nombreuses cartes postales dans leurs différentes éditions sont visibles sur ce site
Voici un nouvel éditeur mystérieux sur lequel nous ne sommes toujours pas parvenus à mettre un nom. C’est un précurseur à la production sympathique mais très limitée et qui semble pour l’essentiel avoir voyagé durant l’année 1905. Ses clichés sont tous originaux, cela ne veut pas dire qu’ils soient plus élégants que ceux de ses concurrents, mais tout simplement qu’ils n’ont jamais été repris dans aucune réédition, ni par cet éditeur, ni par un autre.
Pour une fois, en collectionnant les cartes de cet éditeur, l’amateur sera sûr de ne rassembler que des pièces du tirage initial.
Plusieurs plans au bord de l’eau ont manifestement été pris le même jour dans un laps de temps limité. Ce qui peut laisser croire, compte tenu de sa modicité, que l’ensemble de la production s’appuierait sur des prises de vues toutes effectuées le même jour. Comme si notre éditeur mystérieux avait voulu respecter la règle des trois unités chère à notre théâtre classique : unité d’action, unité de temps, unité de lieu.
Cette particularité n’est sans doute pas étrangère au charme qui se dégage de ces cartes injustement dédaignées de nombreux collectionneurs.
Elles sont reconnaissables à leur légende qui débute par ARCACHON. toujours imprimé dans la même typogra-phie. Elles possèdent une marge soit inférieure soit verticale à droite.
Certaines d’entre elles, celles à marge à droite, ont la particularité de présenter une légende verticale qui est plus difficile à lire. Sans doute la conséquence d’une contrainte technique plus qu’un choix délibéré. Cela permet un aspect similaire que le cliché soit à format horizontal ou vertical. Il nous faut toutefois remarquer ne connaître pour l’instant de cet éditeur seulement trois cartes à format vertical : ARCACHON. Statue de Brémontier (ville d’hiver), ARCACHON. Villa Algérienne (La Chapelle) et ARCACHON. Villa Algérienne (Intérieur de la Chapelle).
Elles semblent encore plus rares que celles à format horizontal, surtout la troisième qui est la seule représentation de l’intérieur de ce bien étonnant oratoire.
Les dos de ces cartes, bien sûr non-divisés, ont une présentation elle aussi particulière. La plupart, mais pas tous, portent dans le coin inférieur gauche les énigmatiques initiales : PL. dans la même typographie que le ARCACHON de la légende imprimée au recto.
Cet éditeur est-il Arcachonnais ? Parviendra-t-on à l’identifier ?
Cette cartoliste a été constituée par plusieurs collectionneurs et a été publiée dans l’un de ses bulletins par la Société Historique et Archéologique d’Arcachon et du Pays de Buch. Elle a été transmise par Jean-Pierre Caule à Eric Dubois qui l’a corrigée et complétée.
Note du webmestre : le format de la légende (italique, majuscules…) de ces cartes n’est pas scrupuleusement respecté dans la liste publiée ci dessous. Vous le retrouverez dans le fichier à télécharger.
La production cartographique d’Henry Guillier (1847-1912) s’étend de 1899 à 1912. Sa veuve a repris ensuite l’édition jusqu’à son propre décès en 1922 d’où certains clichés signés “Vve Guillier”. Ses deux fils, Maurice et Emmanuel, reprirent la suite sous la signature “Guillier Frères”. Cette entreprise s’arrêta en 1934 avec la mort de Maurice.
A partir de 1900-1901, Henry Guillier a numéroté la plupart de ses clichés. Ces cartes numérotées constituent ce qui est communément appelé “la grande liste”.
Le dernier numéro connu est le 15010. A noter toutefois qu’aucune carte ayant un numéro compris entre 13038 et 15000 n’est arrivée jusqu’à nous. Cela nous conduit à penser que le dernier numéro est situé dans les 13000 et qu’il s’agit d’une erreur en ce qui concerne les cartes portant un numéro supérieur à 15000.
Ces précisions sur la numérotation sont l’occasion de démentir une fausse information qui circule parmi les collectionneurs : le chiffre des milliers ne correspond pas à l’année de production de la carte. En effet, certains ont pu penser que les cartes numérotées de 1 à 999 ont été produites en 1900, celles numérotées de 1000 à 1999, en 1901, etc. Un rapide examen de la grande liste montre que ce n’est clairement pas le cas.
Le magasin de Guillier à Libourne
La cartoliste d’Henry Guillier qui suit est basée principalement sur la liste dressée par Bernard Ducasse et Georges Monloubou et informatisée par Eric Dubois.
Cette liste a été confectionnée par leurs auteurs à partir du dépouillement de leur propre collection (celle de Georges Monloubou se trouve depuis 1992 à la médiathèque de Libourne). Ce dépouillement a été ensuite complété par les listes transmises par de nombreux collectionneurs qui ne peuvent pas être tous cités ici. Qu’ils en soient néanmoins remerciés.
Eric Dubois a complété ce travail colossal en ajoutant ou corrigeant lors de la saisie informatique de très nombreuses cartes, fruit de ses recherches menées sur les sites Internet eBay et Delcampe et également du dépouillement des collections Billetorte, Caule, Courtaigne, Daurelle, Dupuyoo, Lahaye, Potin, Toulet. Depuis la mise en ligne, MM. Ardouin, Bachelet, Chalvet et Clément ont apporté des précisions. Que toutes ces personnes soient ici remerciées.
A noter que certains intitulés peuvent différer de ce qui est sur la carte notamment dans la mise en forme comme par exemple “St” au lieu de “Saint”, les majuscules, les traits d’union, etc. Certaines fautes d’orthographe ont également été corrigées. De même, si une même carte a eu plusieurs éditeurs, elle n’apparaît qu’une seule fois dans notre liste. Aux informations présentes sur la carte nous avons ajouté le numéro de département et également des précisions sur le lieu afin de faciliter les recherches dans la liste.
Si vous constatez une erreur manifeste ou si vous souhaitez compléter cette liste, merci d’envoyer un mèl avec les informations correspondantes. Les corrections ou ajouts nécessaires seront opérés et vous serez cités comme source. Dans le cas où vous voudriez ajouter une carte non-présente dans la liste, merci de joindre un scan.
Deux précisions pour terminer. D’une part, les cartes non numérotées ne sont pas répertoriées. .
D’autre part, le statut d’une série réalisée à l’occasion du Congrès de la presse est incertain. Dans l’état des éléments à notre disposition, il est en effet impossible de dire si cette série fait véritablement partie de la grande liste ou pas. Les cartes concernées ne sont donc pas listées ici.
Vu l’ampleur du travail déja accompli, la gestion de ces cartolistes est du ressort exclusif d’Eric Dubois. Les commentaires que vous pourrez envoyer lui seront directement adressés pour traitement.
Cartoliste des carte publiées par Henry Guillier sur les communes du Bassin d’Arcachon. Quelques belles cartes du bassin signées Henry Guillier :
Au tout début du XXème siècle, J. Michon exploitait à Arcachon au 215, boulevard de la Plage, une agence dénommée Arcachon-Office, dont la publicité précisait : « Salon de correspondance – Lavatory – Cabine téléphonique à la disposition des étrangers avec salon d’attente confortable – Renseignements de séjour et de voyage – Locations de villas. » Laquelle était plus ou moins en cheville avec sa concurrente, l’Agence Expert, sise au 250 du même boulevard.
A la fin 1902, J. Michon s’associait avec Maurice Guiraud qui tenait l’Imprimerie Centrale au 12 de l’avenue Régnauld et dont la publicité disait qu’elle faisait des « Travaux de Luxe & de Commerce et des Cartes-Postales illustrées », mais aussi qu’elle éditait en cartes postales toutes vues ou portraits photographiques. Le but de cette association était de publier un Guide-Annuaire d’Arcachon ayant vocation à devenir une institution et dont la première édition portait le millésime 1903. Il permettait tout de suite à Maurice Guiraud de s’autoproclamer : « Imprimeur du Guide-Annuaire ».
Parallèlement à la publication de ce guide, nos deux compères se lançaient dans l’édition de cartes postales illustrées dont la mode ne faisait que croître. Ils utilisaient pour cela des illustrations qu’ils avaient rassemblées pour leur guide ce qui allait donner à leurs cartes un style tout à fait particulier qui toutefois ne fera pas école. Leur publicité prétendait qu’ils traitaient « par quantités », mais leurs cartes n’eurent probablement pas grand succès au regard de leur rareté actuelle. Il est en effet très difficile aux collectionneurs d’aujourd’hui de rassembler un échantillonnage représentatif de cet éditeur.
Ces cartes sont bien sûr à dos non-divisé. Toute la série porte, à l’exception de la première carte, verticalement sur le côté gauche la mention : « EXTRAIT DU GUIDE ANNUAIRE » et horizontalement en bas et à gauche : « ARCACHON. IMP. M. GUIRAUD. »
Victor Faure a exercé au 10 rue du Casino, de 1893 à 1910 sous l’enseigne « Photographie du Casino ». Photographe remarquable et éditeur méticuleux il a produit quelque 200 cartes, en majorité dans la période avant 1904, c’est à dire qu’elles ont le dos non divisé. On ne lui connait pas de cartes publiées après 1908, date de l’autorisation dans tous les pays de l’Union Postale Universelle d’écrire au recto des cartes.
Faure aimait manifestement les bateaux pour en avoir fait des photos si belles; Arcachon était alors le port d’attache de voiliers somptueux qui se disputaient chaque jour dans de féroces régates; les photos qu’en a faites Faure sont parmi les plus belles que je connaisse.
Il sait aussi prendre en photo les magnifiques villas de la ville d’hiver ou du front de mer, les parqueurs, les enfants au Guignol du Parc Mauresque, les livreurs de gâteaux… Le charme des cartes postales « au nuage » de cette époque là est encore accentué chez lui par le parti pris du « virage » de la photo: au lieu d’imprimer ses cartes en noir et blanc, il leur donne souvent une très belle couleur bleu-gris .
Cet éditeur qui compte parmi les meilleurs de ceux qui ont travaillé sur Arcachon et sa région a cependant quelques défauts, heureusement mineurs : il n’a aucune imagination pour les légendes et se contentent souvent d’un lapidaire « En régates » pour plusieurs cartes différentes de bateaux effectivement en course, sans les numéroter…; d’ailleurs, il numérote ou pas ses cartes; sa signature varie; il y en a au moins trois types:
Voici trois très belles cartes de Faure (cliquez pour les agrandir):
Mlle J. L. fait partie de ces artistes au talent si évident qu’une carte signée de son nom se repère immédiatement.
La composition et le cadrage de ses photos sont le plus souvent des chefs d’œuvre de sérénité et d’harmonie. Ses photos sont parfois naïves ce qui les rend encore plus touchantes. Elle sait choisir avec soin ses sujets, les mettre en valeur, les animer, plaçant un badaud contemplatif devant une villa de la ville d’hiver par exemple.
La quasi totalité de sa production date d’avant 1904 et présente donc un dos non divisé. Ses « nuages », comme on désigne la photo sur le recto de la carte en ces temps où il fallait aussi laisser un peu de place pour le scripteur, sont classiques, mais ils peuvent être aussi ronds, ou « grands », occupant la quasi totalité de l’espace. Elle publiera aussi quelques cartes pleine page, en général moins belles.
Elle parait avoir été active entre 1900 et 1910. « Elle » ? C’est Jeanne Lebour. Un pseudo pour Jean Reboul, Lebour étant l’exact anagramme de Reboul ? Dans le guide annuaire de 1903, J. Reboul, marchand de chaussures est domicilié au 262 boulevard de la Plage . Mlle J. Lebour est domiciliée au 233 boulevard de la Plage sous la rubrique fournitures photographiques. S’agit-il d’une seule et même personne ? Marchand de fournitures photographiques, et par extension de cartes postales, au 233 sous le nom de Mlle J. Lebour et marchand de chaussures au 262 sous celui de Mr J. Reboul ?
En matière de signatures, Mlle J.L. fit preuve de la plus grande fantaisie et utilisera plusieurs modèles; elle est en général imprimée verticalement sur le coté gauche de la carte. En voici quelques exemples :
Voici une très jolie carte des bords du Bassin à la Chapelle:
L. Bosq ou L. Boscq de Bordeaux, est un éditeur particulièrement discret et par contrecoup très peu connu. Il commence à produire des cartes sur Arcachon aux alentours des années 1902-03, quand leur dos sont non-divisés. Celles-ci ne portent aucune mention d’aucune sorte qui permettrait de reconnaître leur éditeur. Leur style, leur élégance, leur charme pourrait-on même dire, leur donnent un air de famille autorisant le collectionneur averti à les reconnaître. Mais ce sont là des données par essence subjectives. Alors il reste leur légende, qui a toujours la même présentation, la même typographie, et qui vient confirmer leur appartenance à la production de cet éditeur.
A partir de 1904, L. Bosq, comme beaucoup de ses confrères, privilégiera la quantité et ses cartes perdront alors beaucoup de leurs qualités et de leur intérêt.
Il est l’auteur d’une des cartes les plus rares d’Arcachon, montrant des chemineaux réparant, assis par terre aux portes de la ville, des parapluies, de la vaisselle, des paniers, et légendée avec quelque mépris « Les raccomodeurs réunis »
Les raccomodeurs réunis
Voici deux exemples de la production initiale de Bosq, des cartes soignées, reprises plus tard dans une qualité amoindrie
Départ pour la promenade – 1ère version – non signée