Archives de catégorie : Neveu

Les cartes « aériennes » de Léo Neveu

Il est impossible d’établir d’un seul tenant une cartoliste complète de cet excellent photographe que fut Léo Neveu. Il a touché à tout pendant les quelques 40 années de son exercice à Arcachon. Sa renommée de photographe a dépassé largement le petit cercle arcachonnais, puisqu’à l’issue du Salon de la photo de Paris en 1930, André Pascal-Lévis (dans Artistes d’aujourd’hui) ne tarit pas d’éloges: Léo « est un parfait technicien en même temps qu’un pur artiste […] qui sait établir […] une très intime et complète liaison entre métier et goût ».

Léo Neveu a été tué à 64 ans dans le maquis du Verdon le 17 novembre 1944.

Parmi les nombreux thèmes qu’il a abordé, celui de la photographie aérienne est peut-être le plus surprenant: la plupart de ces photos ont été réalisé en 1912, à bord d’une machine volante tout à fait improbable, « l’hydroplane » de Paulhan. Imaginez vous à bord de cet appareil avec le fourbi que devait avoir les photographes de l’époque.

Atterrissage du "Curtiss de Paulhan" et son passager Léo Neveu
Atterrissage du "Curtiss de Paulhan" et son passager Léo Neveu
La "machine"
La "machine"

Comme d’habitude Léo Neveu s’embrouille dans sa numérotation, publie plusieurs fois le même cliché avec des numéros différents ou sans numéro; mais peu importe ses cartes sont spectaculaires:

Vue de la Rade prise de l'aéroplane de Paulhan, par Léo Neveu
Vue de la Rade prise de l'aéroplane de Paulhan, par Léo Neveu

Télécharger la cartoliste des cartes aériennes de Léo Neveu, édition du 4 octobre 2010

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Lafont

Raoul Lafont, un maître.
Un site consacré aux éditeurs de cartes postales anciennes ayant travaillé à Arcachon ne serait pas sérieux s’il ne traitait pas de Raoul Lafont.
C’est sans doute à la fois, le plus talentueux, avec son jeune complice Léo Neveu, et le plus mystérieux. Nous ne savons ni où ni quand il est né comme nous ne savons ni où ni quand il est mort. Tout reste pratiquement à faire pour le découvrir.
Ce que nous savons par contre, c’est qu’il aurait commencé à photographier à Arcachon aux alentours de 1903 et qu’il aurait cessé toute activité après la première guerre mondiale, vers 1920. Mais tout cela a encore besoin d’être dument confirmé.
Il est toutefois indéniable qu’il se soit d’abord installé au Moulleau avant de « monter » à Arcachon pour ensuite émigrer à Audenge.
Sa production est très prolifique et sa signature a varié avec les époques :

L. Neveu – R. Lafont, phot., Arcachon
Raoul Lafont, phot. Le Moulleau par Arcachon
Raoul Lafont, photo. Au Moulleau par Arcachon.
Au Moulleau par Arcachon
R. Lafont, phot.
R. Lafont, phot., Moulleau Arcachon
Photo R. Lafont, Arcachon
Edit. R. Lafont, phot.
Raoul Lafont photo
Lafont, phot. Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon
R. Lafont, phot., Arcachon-Audenge
R. Lafont, photo., Audenge

Photo R. Lafont,
Photo R. Lafont
Arc. Photo-Lafont

Nous avons essayé de les classer par ordre chronologique mais cet ordre s’appuie plus sur le bon sens que sur des éléments vérifiés. Sans doute faudra-t-il le modifier en fonction de découvertes nouvelles.
Nous l’imaginons arriver à Arcachon en 1903, à peine quinquagénaire et se mettre à photographier aidé d’une arpète, Léo Neveu, alors seulement âgé de 23 ans. Il faut en effet parcourir la ville à la recherche des vues caractéristiques, transporter la chambre noire, le trépied, les plaques. Installer le tout, le démonter et recommencer à chaque prise de vue différente. Tout cela était plus aisé à deux que pour un seul homme.
Une fois les clichés accumulés, nos deux photographes vont entreprendre de les vendre à des clients potentiels qui pourront en faire des cartes postales, très à la mode à l’époque. Ils vont d’abord en vendre 11 ou 12 à un nouvel épicier qui vient de s’installer cours Sainte-Anne, Jacob Garson. Celui-ci sera très satisfait de son achat, ses cartes postales rencontrant un franc succès. Il procèdera très vite à un nouvel achat, mais cette fois pour 80 clichés d’un seul coup. A ce moment-là, Ewald Heyl qui vient de succéder à Clément Sourbé à la tête de l’épicerie Aux Couleurs Nationales, sise 230, boulevard de la Plage, ne veut pas être en reste et fait auprès de nos deux photographes l’acquisition de 27 ou 28 clichés. Pour en faire des cartes postales comme son concurrent.
Dans les clichés qui leur restaient et pour lesquels ils ne parvenaient pas à trouver d’autres clients, le marché commençant à se saturer, nos deux photographes feront une sélection qu’ils éditeront sous leurs deux noms.
C’est la première signature de Raoul Lafont, laquelle ne permet pas vraiment de savoir ce qui est propre à Raoul Lafont et ce qui l’est à Léo Neveu.

Bien sûr, tout cela ne reste qu’une hypothèse et comme toute hypothèse, il nous faudra la confirmer sinon l’infirmer. Mais elle est loin d’être improbable. Il y a pour elle la concordance des dates, l’assurance que Lafont et Neveu ont travaillé ensemble mais surtout, cette patte très particulière et très élégante qui se retrouve tant sur la production de J. Garson que sur celle d’Ewald Heyl et que sur celle encore de nos deux photographes réunis.

Petits métiers de la rue
Petits métiers de la rue

Retour de Promenade
Retour de Promenade

Cartoliste de Raoul Lafont, édition du 10 juin 2010

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