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Jean Chazelle, éditeur.

Cet éditeur a été très peu prolifique. Sans doute n’aura-t-il pas publié plus d’une demi-douzaine de cartes ayant un lien avec Arcachon. Et dont la cartoliste complète va sans doute être très difficile à établir. En effet, ces cartes éditées en 1903 sont aujourd’hui d’une extrême rareté. Elles ont la particularité de ne pas porter de clichés photographiques mais des dessins d’un illustrateur du nom d’Albertilus.

Cet Albertilus est assez mystérieux. On sait de lui qu’il était bordelais et qu’après avoir vécu de ses dessins, et avoir réalisé en particulier des affiches avec un talent certain, il travaillera, après la guerre de 14, pour les revues humoristiques d’Artagnan et Fantasio avant de se lancer dans l’invention de jeux de société réservés aux enfants. Une Manufacture Française de Jeux et Jouets Inédits, créée en 1922 et sise au 10 cours d’Aquitaine à Bordeaux se vantait dans sa publicité d’avoir l’exclusivité des inventions de l’humoriste Albertilus. Parmi ces jeux, les « Courses de Chevaux » avaient obtenu, toujours en 1922, un premier diplôme d’honneur au concours Lépine.

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Laurent Soulan, éditeur.

Une fois n’est pas coutume, nous nous intéressons aujourd’hui à un éditeur extrêmement sélectif. Nous avons déjà eu l’occasion de rencontrer des éditeurs régionaux très prolifiques dont l’établissement de la cartoliste s’apparentait au remplissage d’un tonneau sans fond. Celui-là est tout le contraire et nos recherches pour trouver une seconde carte après la première que nous avons découverte se sont montrées désespérément vaines.

Ce qui ne veut pas dire qu’il n’en existerait pas d’autres. Mais pour l’instant, à notre connaissance, sa production ne concernerait qu’une carte unique. D’où d’ailleurs l’intérêt de la dite carte.

Laurent Soulan tenait le commerce d’objets de piété établi au pied du clocher de Notre-Dame, sur la droite en sortant de l’église. Cet établissement a dû perdurer jusque dans les années 1960.

Entête
Entête (Cliquez pour agrandir l'image)

Dans un annuaire de 1897, il est déjà au nom de Laurent Soulan. Dans deux autres de 1903 et 1904, il est à celui d’une Mademoiselle Marie Séré. Enfin dans un annuaire de 1910, il revient au nom de Laurent Soulan. Sans doute aura-t-il été exploité plus en commun qu’alternativement par cette demoiselle et notre éditeur de cartes postales.Il semble, mais rien n’est sûr, que ce ne soit qu’à cette époque qu’il ait porté l’enseigne : « A Saint-Antoine de Padoue ».

Il s’y vendait des articles religieux et de fantaisie, des Christs, des bénitiers, des statuettes, des cierges et des bougies mais aussi de la papeterie, comme en témoigne le papier à en-tête de Laurent Soulan. Lequel avait bien sûr pour spécialité, la médaille de Notre-Dame d’Arcachon qu’il avait présentée à un salon, sans doute en 1890. Et ce n’est pas parce qu’il « faisait » dans les objets de piété que notre éditeur n’était pas sinon dur, du moins rigoureux en affaire. C’est lui-même qui décidait de la durée du crédit que les fournisseurs devaient lui consentir et il n’était pas question pour lui d’accepter des commandes livrées avec retard.

Nous pouvons en juger au travers de l’un de ses courriers :

Lettre
Lettre (Cliquez pour agrandir l'image)

« Messieurs Ouvry et Tissier ,

Je m’empresse de répondre à votre honorée que je viens de recevoir et qui m’étonne beaucoup. J’avais demandé cette commande pour l’avoir pour la 1ère communion, fin avril et j’avais dit à votre voyageur que d’après le montant je vous fixerai la date de la traite. Mais ne pouvant attendre si longtemps, veuillez annuler la commande. Je serais obligé de me fournir ailleurs. »

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R. & J. D.

R. & J. D. sont les initiales de la maison Römmler & Jonas, un très grand éditeur allemand installé à Dresde. Dès 1894, il produisait des cartes souvenirs, dites « Gruss », illustrées de clichés photographiques alors que tous ses concurrents en étaient encore à la reproduction de gravures.

Au début du XXème siècle, il est l’un des plus importants éditeurs de cartes postales, sinon le plus important. Il couvre toute l’Europe et pour pouvoir mieux gérer son offre considérable de vues, il sera le premier à numéroter ses cartes postales.

Celles commercialisées en France portent au verso la mention : Importé et même parfois : Importé d’Allemagne.

Leurs légendes sont toujours écrites en rouge.

Ces cartes comportent toutes une marge, soit horizontale en bas, soit verticale sur la droite.

Leurs dos sont non-divisés, sauf exception.

Télécharger la cartoliste de R. & J. D. mise à jour au 17 novembre 2011

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Tuck

L’étude d’un éditeur ayant proposé, à la Belle-Epoque, des cartes illustrées de vues d’Arcachon se présente toujours un peu de la même façon : des renseignements biographiques sur l’éditeur lui-même, aussi rares que clairsemés quand ils ne sont pas complètement inexistants, à mettre en face d’une cartoliste longue comme un jour sans pain.

Pour changer un peu et pour ainsi éviter de nous décourager, nous allons nous arrêter maintenant sur un éditeur au profil exactement inverse : une somme de renseignements biographiques qu’il nous faut trier au service d’une cartoliste exsangue : 5 cartes seulement de cet éditeur, concernant Arcachon, nous sont connues à ce jour.

Cet éditeur s’appelle Raphaël Tuck.

Il était né en 1821 dans l’Est de la Prusse et avait émigré, dès 1865, à Londres, avec femme et enfants. Là, il avait ouvert une petite boutique d’encadrements avant de se lancer dans l’impression de gravures. Ce qui l’avait amené, en 1871, à fabriquer et à commercialiser des cartes de Noël. Dix ans plus tard, il confiait ce qui était devenu une petite entreprise à ses trois garçons : Adolph, Herman et Gustave, qui allaient donner à celle-ci une toute autre expansion.

Sous la raison sociale de Raphael Tuck and Sons Ltd.

Devenus, par la grande qualité artistique de leurs produits, les plus importants producteurs britanniques de cartes de vœux, de jeux, de livres d’enfant et de gravures d’art, ils se lançaient alors, dès 1894, dans l’édition de cartes postales. Mais c’est, semble-t-il, à partir de l’Exposition Universelle de Paris, en 1900, qu’ils choisissaient de se spécialiser sur ce secteur d’activité.

Leur succès était alors tel qu’ils ouvraient successivement des succursales à Paris (dans le Xème arrondissement, rue Martel et rue du Paradis) et à New-York.

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Il y a CPA et CPA

Les collectionneurs, les cartophiles comme ils s’appellent entre eux, utilisent pour désigner l’objet de toutes leurs attentions la terminologie « CPA » qui signifie Carte Postale Ancienne.

La définition est impropre parce que trop large.

En réalité, les cartophiles ne s’intéressent qu’aux cartes postales illustrées. Illustrées d’une gravure ou illustrées d’une photographie. Les premières sont apparues, en France, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889 et les secondes deux ans plus tard.

Ces apparitions ont été, dans un premier temps, des plus anecdotiques, si bien que le véritable avènement de la carte postale illustrée est considéré comme n’étant intervenu qu’en 1896.

Ce qui fait de ce bout de carton un élément à part entière de la Belle Epoque dont il est parfaitement contemporain.

Wikipédia, en effet, délimite ainsi cette période privilégiée :

La « Belle Époque » s’étend de 1896, qui marque la fin de la dépression économique jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914, où elle est à son apogée. L’expression est née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure à la dépression économique de 1870 à 1895. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expansion, insouciance, foi dans le progrès…) et une nostalgie.

Assez rapidement, après sa mise en service, ce nouveau vecteur postal a fait naître un engouement aussi inattendu que spectaculaire en devenant un objet de collection. Tout à coup, il était de bon ton de les collectionner et il n’existait plus une famille qui n’ait pas son précieux album de cartes postales.

Les quantités de celles-ci produites ont très certainement progressé d’une année sur l’autre jusqu’à la déclaration de la guerre. Par contre, il semblerait, mais cela reste très subjectif, que le nombre de celles qui ont été collectionnées ait atteint un pic dans les années 1909-1910 pour décroître par la suite, avant même la mobilisation.

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Kunzli, Staerck

Carte postale ancienne illustrée de gravures de Carl Kunzli et frères.
Carte postale ancienne, illustrée de gravures, de Carl Kunzli et frères.

Pour ce cas particulier, nous allons plus privilégier dans notre classement les clichés que les éditeurs qui les ont utilisés. En effet, le même cliché fait l’objet de nombreux tirages de la part d’au moins trois éditeurs : Carl Kunzli et frères, M. J. Staerck frères et un troisième éditeur dont nous ne savons rien, même pas une initiale et que nous avons décidé de désigner sous le terme d’éditeur « indéterminé ».

Il est même tout à fait possible que cet « indéterminé » soit l’un des deux précédents. Mais nous ne sommes pas parvenus à le démontrer. Lire la suite

L’Ecole Saint-Elme

L’École Saint-Elme, fondée par des pères dominicains à la fin des années 1860, a fait l’objet de très nombreuses cartes postales publiées par les principaux éditeurs. Les deux séries de cartes que nous vous présentons ci dessous ont cependant ceci de particulier qu’elles ont été selon toute vraisemblance éditées par l’Ecole elle même et vendues à son profit.

La première est signée par le photographe R. Renaudeau qui avait racheté, en 1897 à Louis Boulé, le studio situé au 278 boulevard de la Plage et créé par Emmanuel Bouillier. Ce dernier s’était d’abord installé en 1874 à l’enseigne de la « Photographie du Chalet » au coin du cours Sainte-Anne et de la rue du Casino avant de déménager, pour laisser la place à une pharmacie, sur le boulevard de la Plage où son gendre A. Bois-Guillot lui avait succédé à partir de 1889.

Pierre Bardou dans son ouvrage Photographes en Gironde écrit que l’établissement de R. Renaudeau était une « maison très réputée où l’on fait cohabiter photographie d’art et travaux pour amateurs. »

C’est auprès de ce professionnel que Léo Neveu aurait fait son apprentissage.

Arrivé à Arcachon au moment de l’apparition de la carte postale, R. Renaudeau ne s’en fera pas éditeur contrairement à ses concurrents. Il se contentera de fournir des clichés en exigeant que son nom soit mentionné sur le document.

Il existe d’autres séries consacrées à cette école, mais celle-ci est probablement la plus ancienne pour être apparue dès 1899 (à dos non-divisé) et la plus prestigieuse. Elle est aussi la plus rare. Sa diffusion aura sans doute été confidentielle pour n’avoir pas été commercialisée au travers du réseau habituel des commerçants locaux, mais plutôt réservée aux élèves, à leurs parents et à leurs relations.

La seconde série est signée au verso « Phototypie A. Breger frères, 9 rue Thenard Paris. » et présente de grandes similitudes avec les clichés de Renaudeau: même excellente qualité d’impression des cartes sur du beau papier, même type de cliché (nuage pour Renaudeau, grand nuage pour Breger), même sujet (promenade en bateau, groupe du rosaire etc…).

La seule différence notable entre ces deux séries tient à la forme de la légende. Chez Renaudeau, on relève deux types de légendes selon que le mot Saint est élidé ou non : École Saint-Elme (Arcachon) ou École St-Elme (Arcachon). La légende elle même est toujours séparée de la localisation, et elle est écrite en minuscules. Chez Breger, la ville Arcachon est entre tirets ( et non plus entre parenthèses), la légende est dans la continuité de la localisation et en majuscules.

Promenade en bateau
Promenade en bateau: une Renaudeau

Promenade en bateau. Une Breger
Promenade en bateau. Une Breger

La taille des nuages suggère que la série de Renaudeau est plus ancienne que celle de Breger, mais les similitudes entre les clichés suggère aussi que Breger s’est fourni auprès de Renaudeau quand cet éditeur parisien a reçu la commande de l’école.

Télécharger la cartoliste de “Saint-Elme”, mise à jour le 5 novembre 2012

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A. Debat, Nouvelles Galeries Arcachon.

La véritable institution arcachonnaise qu’étaient les Nouvelles Galeries ne pouvait pas se désintéresser du marché de la carte postale en plein essor. De par son importance dans le commerce local, elle ne se contentait pas de les distribuer mais elle les éditait elle-même. En recourant aux services d’un photographe que nous n’avons pas encore su découvrir.

Plusieurs éditions, sans doute au moins quatre, portent son enseigne mais correspondent à des époques différentes et parfois à des gérants différents.

Embarquement difficile
Embarquement difficile

Alphonse Debat était l’associé du dénommé Trémoullières dans l’exploitation des Grands Magasins des Nouvelles Galeries, c’était leur dénomination exacte à ce moment-là, dont la publicité disait qu’ils avaient été fondés en 1855.

Ils comportaient alors deux établissements : le siège social au carrefour de la rue du Casino et du Cours Lamarque et une succursale au 193, boulevard de la Plage.

Cette édition est donc juste antérieure à celle, plus ambitieuse, déjà présentée sous la dénomination « Edition Nouvelles Galeries Arcachon » : http://cpa.leonc.fr/2009/03/28/edition-nouvelles-galeries-arcachon/#more-27

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Cartoliste d’Alphonse Debat, édition du 25 mai 2010

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Heyl

Aux Couleurs Nationales

Collection Ewald Heyl, 230, Boul. de la Plage

1) Les différents types des cartes postales Heyl.

Enseigne

La production de cartes postales de cet éditeur se répartit essentiellement sur deux types techniques différents utilisés l’un après l’autre sans qu’ils ne se recoupent. A cela s’ajoute un type particulier, dit type 0, exclusivement réservé à une carte publicitaire illustrée de la photo de l’établissement de l’éditeur.

Type 0 :

Le dos précise qu’il s’agit d’une phototypie J. Poittevin de Bordeaux ; la légende sur le recto : Arcachon. – Grande Épicerie Moderne du Boulevard de la Plage.
Maison Ewald Heyl
Peut-être plus ou moins centrée sur le cliché et imprimée en rouge ou en noir

Type 0
Type 0
Recto type 0
Légende type 0

Type 1

Ce sont les plus anciennes cartes de cet éditeur. Dos non divisé, elles sont apparues dans le premier trimestre 1904.

Au recto, la mention d’éditeur précise :
E. HEYL, éditeur, Arcachon

Type1
Type1
Légende Type 1
Légende Type 1

Type 2 :

Ces cartes apparaissent à partir du 1er mai 1904. Elles répondent aux stipulations de l’arrêté ministériel du 18 novembre 1903. Leur dos est divisé.
Sur le recto, la mention d’éditeur est nouvelle : elle précise l’enseigne commerciale, le nom du commerçant et même son adresse.
Le nom d’Arcachon dans la légende s’écrit maintenant :

ARCACHON – Place Thiers

« A » d’Arcachon en grande majuscule suivi du reste du nom en petite majuscule. Exactement comme dans le type 2 de l’éditeur Garson mais dans une police légèrement plus petite. (Un point ou un point et demi en moins.)

Type2
Type2

Légende Type 2
Légende Type 2

La très grande majorité de la production de cet éditeur est sous le format horizontal dit « paysage », mais comprend quatre cartes verticales dites « portrait ».

Le type 2 connaît quelques cartes colorisées. (Références se terminant par « c »)

Télécharger la cartoliste de Heyl, édition du 30 décembre 2009

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Les cartes « aériennes » de Léo Neveu

Il est impossible d’établir d’un seul tenant une cartoliste complète de cet excellent photographe que fut Léo Neveu. Il a touché à tout pendant les quelques 40 années de son exercice à Arcachon. Sa renommée de photographe a dépassé largement le petit cercle arcachonnais, puisqu’à l’issue du Salon de la photo de Paris en 1930, André Pascal-Lévis (dans Artistes d’aujourd’hui) ne tarit pas d’éloges: Léo « est un parfait technicien en même temps qu’un pur artiste […] qui sait établir […] une très intime et complète liaison entre métier et goût ».

Léo Neveu a été tué à 64 ans dans le maquis du Verdon le 17 novembre 1944.

Parmi les nombreux thèmes qu’il a abordé, celui de la photographie aérienne est peut-être le plus surprenant: la plupart de ces photos ont été réalisé en 1912, à bord d’une machine volante tout à fait improbable, « l’hydroplane » de Paulhan. Imaginez vous à bord de cet appareil avec le fourbi que devait avoir les photographes de l’époque.

Atterrissage du "Curtiss de Paulhan" et son passager Léo Neveu
Atterrissage du "Curtiss de Paulhan" et son passager Léo Neveu
La "machine"
La "machine"

Comme d’habitude Léo Neveu s’embrouille dans sa numérotation, publie plusieurs fois le même cliché avec des numéros différents ou sans numéro; mais peu importe ses cartes sont spectaculaires:

Vue de la Rade prise de l'aéroplane de Paulhan, par Léo Neveu
Vue de la Rade prise de l'aéroplane de Paulhan, par Léo Neveu

Télécharger la cartoliste des cartes aériennes de Léo Neveu, édition du 4 octobre 2010

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