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R. & J. D.

R. & J. D. sont les initiales de la maison Römmler & Jonas, un très grand éditeur allemand installé à Dresde. Dès 1894, il produisait des cartes souvenirs, dites « Gruss », illustrées de clichés photographiques alors que tous ses concurrents en étaient encore à la reproduction de gravures.

Au début du XXème siècle, il est l’un des plus importants éditeurs de cartes postales, sinon le plus important. Il couvre toute l’Europe et pour pouvoir mieux gérer son offre considérable de vues, il sera le premier à numéroter ses cartes postales.

Celles commercialisées en France portent au verso la mention : Importé et même parfois : Importé d’Allemagne.

Leurs légendes sont toujours écrites en rouge.

Ces cartes comportent toutes une marge, soit horizontale en bas, soit verticale sur la droite.

Leurs dos sont non-divisés, sauf exception.

Télécharger la cartoliste de R. & J. D. mise à jour au 17 novembre 2011

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Il y a CPA et CPA

Les collectionneurs, les cartophiles comme ils s’appellent entre eux, utilisent pour désigner l’objet de toutes leurs attentions la terminologie « CPA » qui signifie Carte Postale Ancienne.

La définition est impropre parce que trop large.

En réalité, les cartophiles ne s’intéressent qu’aux cartes postales illustrées. Illustrées d’une gravure ou illustrées d’une photographie. Les premières sont apparues, en France, à l’occasion de l’Exposition Universelle de 1889 et les secondes deux ans plus tard.

Ces apparitions ont été, dans un premier temps, des plus anecdotiques, si bien que le véritable avènement de la carte postale illustrée est considéré comme n’étant intervenu qu’en 1896.

Ce qui fait de ce bout de carton un élément à part entière de la Belle Epoque dont il est parfaitement contemporain.

Wikipédia, en effet, délimite ainsi cette période privilégiée :

La « Belle Époque » s’étend de 1896, qui marque la fin de la dépression économique jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale en 1914, où elle est à son apogée. L’expression est née après la Première Guerre mondiale pour évoquer la période antérieure à la Grande Guerre et postérieure à la dépression économique de 1870 à 1895. Dans cette désignation, il y a une part de réalité (expansion, insouciance, foi dans le progrès…) et une nostalgie.

Assez rapidement, après sa mise en service, ce nouveau vecteur postal a fait naître un engouement aussi inattendu que spectaculaire en devenant un objet de collection. Tout à coup, il était de bon ton de les collectionner et il n’existait plus une famille qui n’ait pas son précieux album de cartes postales.

Les quantités de celles-ci produites ont très certainement progressé d’une année sur l’autre jusqu’à la déclaration de la guerre. Par contre, il semblerait, mais cela reste très subjectif, que le nombre de celles qui ont été collectionnées ait atteint un pic dans les années 1909-1910 pour décroître par la suite, avant même la mobilisation.

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Kunzli, Staerck

Carte postale ancienne illustrée de gravures de Carl Kunzli et frères.
Carte postale ancienne, illustrée de gravures, de Carl Kunzli et frères.

Pour ce cas particulier, nous allons plus privilégier dans notre classement les clichés que les éditeurs qui les ont utilisés. En effet, le même cliché fait l’objet de nombreux tirages de la part d’au moins trois éditeurs : Carl Kunzli et frères, M. J. Staerck frères et un troisième éditeur dont nous ne savons rien, même pas une initiale et que nous avons décidé de désigner sous le terme d’éditeur « indéterminé ».

Il est même tout à fait possible que cet « indéterminé » soit l’un des deux précédents. Mais nous ne sommes pas parvenus à le démontrer. Lire la suite

PL

Voici un nouvel éditeur mystérieux sur lequel nous ne sommes toujours pas parvenus à mettre un nom. C’est un précurseur à la production sympathique mais très limitée et qui semble pour l’essentiel avoir voyagé durant l’année 1905. Ses clichés sont tous originaux, cela ne veut pas dire qu’ils soient plus élégants que ceux de ses concurrents, mais tout simplement qu’ils n’ont jamais été repris dans aucune réédition, ni par cet éditeur, ni par un autre.

Pour une fois, en collectionnant les cartes de cet éditeur, l’amateur sera sûr de ne rassembler que des pièces du tirage initial.

Plusieurs plans au bord de l’eau ont manifestement été pris le même jour dans un laps de temps limité. Ce qui peut laisser croire, compte tenu de sa modicité, que l’ensemble de la production s’appuierait sur des prises de vues toutes effectuées le même jour. Comme si notre éditeur mystérieux avait voulu respecter la règle des trois unités chère à notre théâtre classique : unité d’action, unité de temps, unité de lieu.

Cette particularité n’est sans doute pas étrangère au charme qui se dégage de ces cartes injustement dédaignées de nombreux collectionneurs.

Elles sont reconnaissables à leur légende qui débute par ARCACHON. toujours imprimé dans la même typogra-phie. Elles possèdent une marge soit inférieure soit verticale à droite.

Villa Alexandre Dumas (Ville d'Hiver)
Villa Alexandre Dumas (Ville d'Hiver)

Certaines d’entre elles, celles à marge à droite, ont la particularité de présenter une légende verticale qui est plus difficile à lire. Sans doute la conséquence d’une contrainte technique plus qu’un choix délibéré. Cela permet un aspect similaire que le cliché soit à format horizontal ou vertical. Il nous faut toutefois remarquer ne connaître pour l’instant de cet éditeur seulement trois cartes à format vertical : ARCACHON. Statue de Brémontier (ville d’hiver), ARCACHON. Villa Algérienne (La Chapelle) et ARCACHON. Villa Algérienne (Intérieur de la Chapelle).
Elles semblent encore plus rares que celles à format horizontal, surtout la troisième qui est la seule représentation de l’intérieur de ce bien étonnant oratoire.

Les dos de ces cartes, bien sûr non-divisés, ont une présentation elle aussi particulière. La plupart, mais pas tous, portent dans le coin inférieur gauche les énigmatiques initiales : PL. dans la même typographie que le ARCACHON de la légende imprimée au recto.

Verso d'une carte de P. L.
Verso d'une carte de P. L.

Cet éditeur est-il Arcachonnais ? Parviendra-t-on à l’identifier ?

Cartoliste de PL mise à jour le 17 novembre 2011

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Guide annuaire

Au tout début du XXème siècle, J. Michon exploitait à Arcachon au 215, boulevard de la Plage, une agence dénommée Arcachon-Office, dont la publicité précisait : « Salon de correspondance – Lavatory – Cabine téléphonique à la disposition des étrangers avec salon d’attente confortable – Renseignements de séjour et de voyage – Locations de villas. » Laquelle était plus ou moins en cheville avec sa concurrente, l’Agence Expert, sise au 250 du même boulevard.
A la fin 1902, J. Michon s’associait avec Maurice Guiraud qui tenait l’Imprimerie Centrale au 12 de l’avenue Régnauld et dont la publicité disait qu’elle faisait des « Travaux de Luxe & de Commerce et des Cartes-Postales illustrées », mais aussi qu’elle éditait en cartes postales toutes vues ou portraits photographiques. Le but de cette association était de publier un Guide-Annuaire d’Arcachon ayant vocation à devenir une institution et dont la première édition portait le millésime 1903. Il permettait tout de suite à Maurice Guiraud de s’autoproclamer : « Imprimeur du Guide-Annuaire ».

La couverture du Guide-Annuaire

Parallèlement à la publication de ce guide, nos deux compères se lançaient dans l’édition de cartes postales illustrées dont la mode ne faisait que croître. Ils utilisaient pour cela des illustrations qu’ils avaient rassemblées pour leur guide ce qui allait donner à leurs cartes un style tout à fait particulier qui toutefois ne fera pas école. Leur publicité prétendait qu’ils traitaient « par quantités », mais leurs cartes n’eurent probablement pas grand succès au regard de leur rareté actuelle. Il est en effet très difficile aux collectionneurs d’aujourd’hui de rassembler un échantillonnage représentatif de cet éditeur.


Encart

Ces cartes sont bien sûr à dos non-divisé. Toute la série porte, à l’exception de la première carte, verticalement sur le côté gauche la mention : « EXTRAIT DU GUIDE ANNUAIRE » et horizontalement en bas et à gauche : « ARCACHON. IMP. M. GUIRAUD. »

Cartoliste du Guide annuaire mise à jour du 27 juillet 2010 Lire la suite

Faure

Victor Faure a exercé au 10 rue du Casino, de 1893 à 1910 sous l’enseigne « Photographie du Casino ». Photographe remarquable et éditeur méticuleux il a produit quelque 200 cartes, en majorité dans la période avant 1904, c’est à dire qu’elles ont le dos non divisé. On ne lui connait pas de cartes publiées après 1908, date de l’autorisation dans tous les pays de l’Union Postale Universelle d’écrire au recto des cartes.

Faure aimait manifestement les bateaux pour en avoir fait des photos si belles; Arcachon était alors le port d’attache de voiliers somptueux qui se disputaient chaque jour dans de féroces régates; les photos qu’en a faites Faure sont parmi les plus belles que je connaisse.

Il sait aussi prendre en photo les magnifiques villas de la ville d’hiver ou du front de mer, les parqueurs, les enfants au Guignol du Parc Mauresque, les livreurs de gâteaux… Le charme des cartes postales « au nuage » de cette époque là est encore accentué chez lui par le parti pris du « virage » de la photo: au lieu d’imprimer ses cartes en noir et blanc, il leur donne souvent une très belle couleur bleu-gris .

Cet éditeur qui compte parmi les meilleurs de ceux qui ont travaillé sur Arcachon et sa région a cependant quelques défauts, heureusement mineurs : il n’a aucune imagination pour les légendes et se contentent souvent d’un lapidaire « En régates » pour plusieurs cartes différentes de bateaux effectivement en course, sans les numéroter…; d’ailleurs, il numérote ou pas ses cartes; sa signature varie; il y en a au moins trois types:

Les signatures de Faure

Voici trois très belles cartes de Faure (cliquez pour les agrandir):

Vent arrière

Les régates

Villa Durandal

Cartoliste de Victor Faure mise à jour le 23 aout 2011

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Mlle J.L.

Mlle J. L. fait partie de ces artistes au talent si évident qu’une carte signée de son nom se repère immédiatement.

La composition et le cadrage de ses photos sont le plus souvent des chefs d’œuvre de sérénité et d’harmonie. Ses photos sont parfois naïves ce qui les rend encore plus touchantes. Elle sait choisir avec soin ses sujets, les mettre en valeur, les animer, plaçant un badaud contemplatif devant une villa de la ville d’hiver par exemple.

La quasi totalité de sa production date d’avant 1904 et présente donc un dos non divisé. Ses « nuages », comme on désigne la photo sur le recto de la carte en ces temps où il fallait aussi laisser un peu de place pour le scripteur, sont classiques, mais ils peuvent être aussi ronds, ou « grands », occupant la quasi totalité de l’espace. Elle publiera aussi quelques cartes pleine page, en général moins belles.

Elle parait avoir été active entre 1900 et 1910. « Elle » ? C’est Jeanne Lebour. Un pseudo pour Jean Reboul, Lebour étant l’exact anagramme de Reboul ? Dans le guide annuaire de 1903, J. Reboul, marchand de chaussures est domicilié au 262 boulevard de la Plage . Mlle J. Lebour est domiciliée au 233 boulevard de la Plage sous la rubrique fournitures photographiques. S’agit-il d’une seule et même personne ? Marchand de fournitures photographiques, et par extension de cartes postales, au 233 sous le nom de Mlle J. Lebour et marchand de chaussures au 262 sous celui de Mr J. Reboul ?

En matière de signatures, Mlle J.L. fit preuve de la plus grande fantaisie et utilisera plusieurs modèles; elle est en général imprimée verticalement sur le coté gauche de la carte. En voici quelques exemples :

Signature Mlle J.L.

Voici une très jolie carte des bords du Bassin à la Chapelle:

La Croix au bord du bassin

Cartoliste de Mlle J.L. mise à jour le 13 novembre 2013

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