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Arcachon, la ville
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La VilleSaint-ElmeLes magasins

La VilleLa Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville La Ville

Coincée entre la dune de la Ville d'Hiver et le front de mer, la ville d'Arcachon s'est développée sur une étroite bande de sable. Le contraste entre la ville "des riches et des malades" (la Ville d'Hiver) et la ville elle-même est frappant: la première est un jardin anglais, fait de parcs et de rues formant un véritable labyrinthe et dessinées dans une forêt de pins; aucune de ces rues n'est en ligne droite; tout a été fait pour empêcher le vent du large de troubler le calme nécessaire au rétablissement des malades. la seconde à l'inverse est une ville américaine, alignant d'est en ouest d'interminables boulevards que coupent perpendiculairement des rues.

C'est aussi une ville-champignon qui se construit à toute vitesse pour offrir aux "riches et aux puissants" qui bientôt viennent de toute l'Europe, des services à la pointe du progrès. Arcachon sera ainsi l'une des premières villes de France à être éclairée à l'électricité.

Station balnéaire, climatique, touristique, Arcachon est aussi la ville des "prévoyants de l'Avenir" qui avaient leur café juste en face des "Grands Magasins Modernes" qui deviendront un Monoprix dans les temps modernes. J'ignore ce qu'étaient ces "prévoyants", mais au vu de cette splendide carte photo, ils étaient nombreux, joyeux et bon vivants.
On y voit des enfants dans leur blouse grise d'écoliers, les bouchers du coin d'en face, le livreur du pâtissier Foulon, des ouvriers, des marins, les serveurs du café et bien sûr des gens qui trinquent.... Le Café est devenu la Librairie générale. Le bâtiment est resté dans son aspect d'origine :

Le café des Prévoyants
Cliquez pour agrandir la photo (Collection JPASA)

La ville offre aussi à coté des boutiques de luxe, les "Grands Magasins Modernes", aujourd'hui un Monoprix, rue du Casino, aujourd'hui rue du Maréchal de Lattre de Tassigny. Ce "grand" magasin flambera totalement en 1913, offrant ainsi à Léo Neveu l'occasion de faire une belle carte photo :

Les grands masins modernes...
Coll. JPASA (Cliquez pour agrandir)

C'est enfin une ville qui sera le théâtre de rivalités politiques dignes de Clochemerle entre ses premiers dirigeants, essentiellement Lamarque de Plaisance et Adalbert Deganne, qui avaient tout deux en commun d'être de grands propriétaires fonciers, grâce à leur femmes Testerines.

La ville continue sa politique de grands travaux en ce début d'été 2015, et veut donc créer un nouveau parking souterrain près de la gare (en coupant quelques arbres magnifiques au passage).

Mais surprise, en effectuant des travaux de préparation, une entreprise a fait une découverte renversante : un blockhaus souterrain construit par les nazis, pendant la seconde guerre mondiale. Arcachon a alors été truffé de ces blockhaus, monstrueux bâtiments en béton, servant à la défense de la côte. Il y a avait aussi des blockhaus de stockage pour la nourriture et les munitions. Et bien sûr notre blockhaus de la gare, qui abritait, pense-t-on, un poste de commandement.

Plus personne ne pensait à cette chose. En voici quelques photos sinistres tirées de la presse (Sud Ouest notamment)

BlockhausBlockhausBlockhausBlockhausBlockhausBlockhausBlockhausBlockhaus

En 1905, le gouvernement français fait voter une loi sanctionnant la séparation de l'Église et de l'État, bientôt suivie par un décret sur les inventaires des biens de l'Église dévolus à l'État. Cet inventaire sera la source de violents conflits entre les forces de l'ordre et certaines parties de la population comme en Bretagne, dans le Massif Central, ou en Flandre, pour qui cette opération est une profanation surtout qu'une circulaire de février 1906 dispose que "les agents chargés de l’inventaire demanderont l'ouverture des tabernacles". Les violences feront deux morts.
A Arcachon, les choses se sont passées de manière fort paisible, non sans que le maire ait fait venir une véritable armée, comme le rapportent ces deux brèves parues dans l'Avenir d'Arcachon des 18 et 25 février 1906:

A Saint-Ferdinand, dans le quartier de l'Aiguillon, un photographe était là pour immortaliser les opérations:

Inventaire Saint Ferdinand
Cliquez pour agrandir (Collection particulière)

Le scripteur a pris soin de repérer sur la photo le nom et la fonction de chacun : 1 - le tambour de ville, 2- l'inspecteur de l'enregistrement... jusqu'au "crocheteur" (serrurier) marqué d'un X tout à droite de la photo.


Les voitures de petite remise, qui sillonaient la ville transportant les élégantes et leurs amants, avaient bien sûr un garage où elles étaient protégees et éventuellement réparées: Il se situait sur le boulevard qui va de la Poste au monument aux morts qui bien sûr n'existait pas encoe.

L'Urbaine
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Les soeurs de Saint Vincent de Paul, célèbres aussi par leurs incroyables "cornettes", géraient jusqu'en 1949 un "preventorium" dans le centre d'Arcachon.

Preventorium - La classePréventorium - la récréation
Mort soeur MartheMort soeur Marthe

L'espace réservé l'écriture au dos des cartes était bien restreint pour raconter des tranches de vie. alors on envoyait une série de cartes numérotées en espérant que la Poste ferait son office. La carte ci-dessus, très banale, est la troisième d'une série racontant l'agonie et la mort d'une jeune nonne, Soeur Marthe, âgée de 34 ans, et que l'on suppose travaillant aux cuisines du préventrorium d'Arcachon. Un texte poignant.

.... aussi ravissante sœur Marthe âgée de seulement 34 ans. Depuis dix ans qu'elle était en office à la cuisine, elle avait su par sa bonté et sa grande patience, s'attirer l'estime des sœurs et de tout le personnel de la maison. En trois semaines, elle était emportée. Elle faisait la retraite avec sœur Maria, lorsqu'elle commença à ressentir de violentes douleurs occasionnées par un abcès de l'appendice. Elle est restée couchée pendant douze jours. Le mal empirant, le médecin jugea une opération indispensable pour tenter de la sauver. On l'a donc opérée le 6 septembre à 8 heures du matin. le mal avait déjà fait trop de ravages dans...

Avenir d'Arcachon

L'Avenir d'Arcachon, "journal des intérêts balnéaires, industriels et Ostréicoles de la Contrée", comme il se présente joliment, relate aussi des événements plus "festifs", comme on dit aujourd'hui, ici des corridas, en fait des courses landaises.

En 1899 :

1899

En 1906 :

1906

Et enfin une superbe carte photo

Course landaise
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Après la course landaise, le "hunting" ou le "yachting", les "estrangeys de distinction" pouvaient s'adonner au golf, avant de prendre un "cocktail" au "Country club" et de participer, après s'être changé, à la réception du Jour au Grand-Hôtel..

Le country-clubPartie de golf
Golf Golf
Golf
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Si l'inventaire et la "corrida" ne vous ont pas coupé l'appétit, ou si au contraire vous vous sentez une petite faim après le golf, allez donc déguster les gâteaux des "Brioches de la Lune", avenue Gambetta.

Brioches de la Lune

Hôtel des ancres d'OrZoom


Cliquez sur les cartes pour les agrandir (collection JPASA)

La ville s'est aussi faite de bricolage. Le restaurant des Ancres d'Or que l'on voit ici dans son état primitif sera bientôt annexé à la mairie. Le cliché de cet établissement est très ancien ; on y voit l'entrée d'un jardin et une annexe de l'hôtel-restaurant. Le bâtiment de l'hôtel lui-même sera bientôt rehaussé d'un étage et flanqué sur son coin droit d'une tourelle en lieu et place de l'annexe.

Arcachon et son bassin sont aussi des lieux où les plus originaux pouvaient assouvir leurs passions.
Ainsi, dans les années 1820, le maire d'Andernos, Antoine de Sauvage, élevait des dromadaires dont il voulait faire des bêtes de somme l'hiver et des attractions pour les touristes l'été. L'expérience fut abandonnée une quarantaine d'années plus tard.
Dans les années 1920, à Arcachon dans le quartier de l'Aiguillon, un particulier s'est lancé dans l'élevage plus modeste de... chèvres angora, dont il vendait le lait et les longs poils dont on fait le cachemire.
Ci-dessous à gauche la Villa Les Mérics où se situait cet élevage et qui a aujourd'hui disparu. A droite la Villa Mirasol, contemporaine des Mérics, et qui a eu probablement le même architecte. Mirasol est aujourd'hui le presbytère de l'église Saint Ferdinand. Et en dessous deux photos de ces fameuses chèvres, Phébus et Pégase.
Un photographe d'Arcachon, Mouls, utilisera la dernière photo pour en faire une carte postale.

Les MéricsMirasolPégasePhébus
CPA
Cliquez pour agrandir les photos (col. privée)

Le buffet de la gare
Col. privée (cliquez pour agrandir la photo)

Cette belle photo stéréoscopique montre la gare et le buffet chinois, construits en 1864. Le buffet ne trouvera jamais l'équilibre financier et sera détruit en 1882. Dommage.
Le buffet était situé sur ce qui est aujourd'hui le parking de la gare qui a abrité provisoirement le marché le temps que le centre ville (l'hypercentre comme on dit ici) soit détruite et reconstruit, au droit de la rue Molière.

La rue du Casino comme vous ne l'avez jamais vue : à l'arrière plan le Grand Hôtel, en plan moyen la maison du bon Lafontaine (actuel siège de la Croix Rouge locale), et au premier plan une maison qui existe toujours et qui a longtemps abrité l'atelier d'une couturière Et c'est à peu près tout. Cette photo stéréoscopique date probablement des années 1880.

La rue du casino en stéréoscopie

... et en mono
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L'école a ses rites -immuables- qui donnent à tous des souvenirs communs: la photo de classe, les "activités" du mercredi, la fête de l'école, sont autant de moments qui souvent restent gravés dans la mémoire, et nourrissent la nostalgie de l'enfance.
Dans la photographie d'école, il y a les doués et les "alimentaires", ceux qui se moquent du résultat. Quand l'opérateur s'en donne la peine et que cet opérateur est Léo Neveu ou l'un des ses compagnons, et qu'en plus les enfants sont déguisés, cela donne une belle image:

Photo de classe Cliquez sur l'image pour l'agrandir

La vie mondaine est trépidante à Arcachon en ce début des années 1900, entre les fêtes somptueuses données par les nababs du bord de l'eau, les régates acharnées que se livrent les yachtmen entre Arcachon et La Rochelle ou Bilbao sur de magnifiques bêtes de course. On dit de la comtesse de Renesse qu'elle dépense 16.000 francs-or par an avant la Première Guerre Mondiale.
Dans ce maelström de réjouissances, la mairie dirigée pendant 25 ans par James Veyrier Montagnères, le re- créateur d'Arcachon entre la fin du XXe siècle et le début des années 1920, doit tenir son rang et rencontre parfois des difficultés imprévues.
Elle donne des banquets et des réceptions en l'honneur des têtes couronnées de passage dans la station balnéaire, accueille les rois et les reines déchues, les anciens présidents, etc.., elle doit aussi s'occuper des visiteurs de marque, comme les officiers de "l'escadre", qui traditionnellement rendaient visite à la perle de l'Atlantique pour les fêtes du 15 août ou en d'autres occasions dans l'année..
Mais il arrive des imprévus: on a tout prévu, passer commande au traiteur, réservé une salle..., quand l'avant veille de la réception, les officiers de l'escadre annoncent qu'ils ne sont plus que quelques uns à confirmer leur participation. Il faut alors démonter, changer de salle, et donc s'adresser à celui qui sait à Arcachon gérer le mieux ce genre de chose, M. Dubousset, concessionnaire-gérant des deux casinos de la ville, celui de la Forêt, le Casino Mauresque, et celui de la plage:

Lettre
Les tracas du maire d'Arcachon
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Arcachon a pris des allures de Beyrouth version guerre civile en cette fin de 2010 qui voit s'achever l'énorme entreprise de rénovation du centre ville. Les immeubles très décatis du centre de la station ont été rasés et remplacés par un ensemble d'immeubles, de magasins, de bâtiments publics. Mais nous venons d'entrer dans la phase la plus impressionnante de ces travaux: la rénovation de la mairie; il ne reste plus que la façade de l'élégant bâtiment imaginé par les pères fondateurs de la ville dans les années 1860. Cette rénovation apparaît comme le dernier et très symbolique acte d'un chantier visant rien moins qu'à refonder la ville.
En attendant, les badauds du dimanche, qui faisaient leurs courses de Noël avant de déguster un vin chaud devant la patinoire, avait ce spectacle sous les yeux. Impressionnant.

MairieMairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie Mairie
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En "ce temps-là", c'est à dire à la fin du XIXe siècle il y avait presque en face du Grand Hôtel, l'Hôtel Jampy, aujourd'hui transformé en résidence. En 1888, le propriétaire a eu l'heureuse idée de faire des photos de son personnel, et le photographe a voulu "personnaliser" son oeuvre, en demandant aux cuisiniers, valets de chambre, commis etc., de poser avec les "outils" de leur profession. Admirez le résultat:

Le Personnel

Extrait

Les cuisiniers

Mais il y a encore mieux, ce sont les cartes postales faites à la demande du propriétaire des lieux qui nous permettent aujourd'hui de visiter l'hôtel. Et de voir aussi qu'en ce temps là, comme aujourd'hui, on n'hésitait pas à tricher avec la réalité et à "refaire" la façade de l'hôtel telle que ce propriétaire l'aurait rêvée:

La façade réelle de l'hôtel La façade rêvéeUne chambre TCFLa salle des banquetsLe restaurantLe garageCarte photoLe salon
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26/07/15

   
 
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