La Ville d'hiver
Date postale :cachet de la poste              Période de publication :dater une carte

La Ville d'hiverLes villas de la ville d'hiver

Cliquez sur les images pour ouvrir les rues de la ville


La compagnie des chemins de fer du Midi, présidée par Émile Pereire, voit très vite l'intérêt que représente le site d'Arcachon, à une époque où les bains de mer deviennent à la mode. La Compagnie et son président vont acheter la "montagne" (la dune) d'Arcachon et y construire, dans un jardin anglais, villas et casino, le tout destiné à séduire la clientèle des riches Européens.

Les choses vont très vite et en 1863, 6 ans après la création de la commune d'Arcachon, est inauguré le Casino mauresque. "La partie inférieure est la reproduction exacte de l’Alhambra de Grenade; les croisées imitent l’Alcazar, la partie supérieure est tirée toute entière de la mosquée de Cordoue". L’architecte en est Paul Regnault, ingénieur de la Compagnie du Midi.

Pour aller de la ville basse au casino, il y eut d’abord des chemins montant la dune, puis en 1913 un funiculaire et en 1948 un ascenseur. Le casino ferme en 1974 et est totalement détruit par un incendie le 18 janvier 1977.

Casino mauresque

Le Casino mauresque, sur une dune, dans le prolongement de la bien nommée rue du Casino
(Cliquez pour agrandir - coll. privée)

Tout autour du casino, vont se construire des dizaines de villas, les unes directement par la Compagnie, destinées à la location aux riches tuberculeux venus se soigner au bon air d'Arcachon, les autres par de riches particuliers, qui laisseront souvent gambader leur débordante imagination architecturale ...

En 1896, l'architecte Marcel Ormières publie une carte de la ville d'hiver dans un guide écrit par Edmond Le Taillandier de Gabory, rédacteur en chef de l'Avenir d'Arcachon. Ce plan est absolument superbe et très précieux pour s'y retrouver dans le fouillis des villas et de leurs noms parfois éphémères.
Vous y apprendrez ainsi

  • que la très belle villa Alexandre Dumas, construite en 1895 pour le financier, Daniel Iffla Osiris, s'appelait en ce temps là... Osiris,
  • que le grand jardin de Marguerite était plus grand encore,
  • et que dans le parc du Casino mauresque il y avait un théâtre en plein air, Euterpe et ... un poste de police.
  • que le jardin de Brémontier rivalisait avec celui de Marguerite.
  • que Marcel Ormières ne considérait pas que le siège de la Compagnie générale des eaux, en ruines aujourd'hui, faisait partie de la ville d'hiver; cette question qui a l'air anodine a soulevé bien des passions il y a peu dans la ville...
  • qu'en plus des deux laiteries distribuant du lait de vaches vaccinées, la ville d'hiver offrait "un abri pour malades" au pied de ce qu'on appelait dans ce temps là la Grande Dune, qui n'a rien à voir avec la dune du Pilat

.... toutes choses bien sûr essentielles à la compréhension des choses de ce temps.

Vous pouvez cliquer sur l'image pour ouvrir une nouvelle fenêtre où elle sera affiché dans une meilleure définition (j'ai découpé la carte en "tranches", pour que cela aille plus vite, mais la totalité du rôti fait quand même 845 KO, alors soyez patient, cela vaut le coup !):

La carte de la ville d'Hiver par Marcel Ormières; cliquez pour agrandir

Lenine

Le Hasard (ou la Nécessité) font que de temps en temps tombent dans nos mains de collectionneurs, des cartes postales historiques. Des pièces rarissimes comme on en rêve et qu'on ne cesse de fouiller et de pénétrer pour en extraire les derniers secrets.

Regardez cette très jolie carte photo représentant un "groupe de gens sérieux" emmené par un guide dans la ville d'hiver :

Ânes

Et regardez ce qu'on y trouve : d'abord, juché sur des ânes, un trio de "bourgeois" dont les pieds traînent presque à terre,

Trio

puis un dandy l'air dégagé, monté en amazone sur son âne...

Dandy

et enfin, Lénine, en guide haranguant ses clients, armé de son parapluie :

Guide

Dans son long exil avant la révolution de 1917, Lénine a beaucoup voyagé en Europe, et il a donc passé au moins une saison à Arcachon, comme cette photo en fait foi. Il y a travaillé comme guide du syndicat d'initiative.

Cette ultime photo montrant le président du Conseil des Commissaires du Peuple proclamant le pouvoir des Soviets après son retour en Russie devrait lever les derniers doutes; l'homme au parapluie est bien Oulianov:

Lénine

Lenine

Lénine, donc, promenait les touristes dans la ville d'hiver chère aux Pereire et ne manquait pas de leur faire visiter le Casino Mauresque, si longtemps symbole de cette ville. Voici la gravure qu'en fit Philippe Blanchard d'après une photo d'Alphonse Terpereau pour la revue Le Magasin Pittoresque en juillet 1865:

Casino mauresque
Cliquez sur l'image pour l'agrandir

La gravure est accompagnée d'un texte de présentation du casino, que vous pourrez lire en appuyant sur l'icône ci-dessous:

Le Magasin Pittoresque

Lenine

Il est bientôt l'heure du déjeuner, et l'oncle Jacques a sorti la voiture pour aller voir des amis en ville. Il sait bien la manœuvrer et sorti du jardin, il a pris à gauche l'Allée du Moulin Rouge, tourné à droite dans l'avenue Victor Hugo, avant de plonger vers le centre de la ville avec l'avenue Gambetta; toute la question est de savoir s'il saura remonter la pente ou s'il faudra qu'Isidore aille le chercher avec Pompom, notre bon cheval qui lui ne recule devant aucune côte.

Oncle Jacques

Si d'aventure l'oncle Jacques reste en panne au bas de la dune, il lui restera la ressource de gravir le chemin en lacet qui mène au Casino Mauresque, bientôt remplacé par un funiculaire, lui-même "modernisé" et remplacé par un ascenseur. Les tickets de l'ascenseur sont devenus des reliques inestimables...

Ticket

Lenine

L'imagination des Arcachonnais ne connaît pas de limites quand il s'agit de s'amuser. C'est ainsi qu'en 1938 s'ouvre... une piste de ski, sur la grande dune en pleine Ville d'Hiver. Cette piste, longue de 250 mètres et de 60 mètres de dénivelé, permettra des entraînements au slalom, à la descente et même au saut à ski, jusqu'à sa fermeture en 1970, selon le site ouvert par des militants pour sa réouverture. Il n'était évidemment pas question de neige, mais d'aiguilles de pin qui offraient "de très bonnes conditions de glisse". "Chaque année, à partir de 1947, se courrait sur la piste d’Arcachon la dernière compétition officielle de ski figurant sur le calendrier officiel de la fédération française de ski au même titre que Chamonix, Megève…", écrivent encore ces passionnés.

Ski

 

17/02/14

Autour du bassin
La Ville
Carte du bassin



Aide






 fleche haut