La sardine a, dit-on, bouché un jour le port de Marseille; elle a en tout cas fait la fortune de quelques armateurs et conserveurs d'Arcachon, de la Teste de Buch et de Gujan Mestras, tout en donnant du travail à des centaines de pêcheurs et d'ouvriers du bassin d'Arcachon.
Mais la sardine est inconstante: elle avait fui les côtes bretonnes et ruiné une industrie florissante au début du XXe siècle; elle quittera le bassin et ses abords vers le milieu du siècle dernier, les conserveries fermeront les unes après les autres. Il ne reste rien de cette industrie aujourd'hui.
Rien ? Ce n'est pas tout à fait exact : les Bretons qui avaient été nombreux à s'exiler et à quitter leur pays au moment de la disparition de la sardine chez eux, ont fait souche dans le pays, au point qu'entre les deux guerres la paroisse Saint Ferdinand organisera pour eux, un pardon breton, le jour de la Sainte Anne, le 26 juillet.
Les hommes se faisaient embaucher dans les ateliers et usines de la pointe de l'Aiguillon, ou à bord des chalutiers armés pour la grande pêche, à Terre Neuve ou au large de l'Islande. Les femmes -mais aussi des hommes- travaillaient dans la dizaine de conserveries ouvertes à Arcachon, La Teste et Gujan Mestras.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Ces pêcheurs de sardines ont échoué leur pinasse pour faire ripaille, devant la Station biologique, de la Société scientifique d'Arcachon. Derrière la station, on aperçoit le toit de l'Aquarium, et à coté le siège de l'Aviron Arcachonnais.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cette carte tardive des frères Neurdein montre que s'ils ont perdu à cette époque le contrôle de leur maison d'édition, ils n'ont pas perdu leur talent. Le plan est superbe, fort bien composé, plein de mouvements.
Cliquez sur une photo pour obtenir une vue agrandie.