L'Aiguillon
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L'Aiguillon est le quartier le plus à l'Est d'Arcachon, frontalier de La Teste de Buch, celui des pêcheries, des usines de conserveries de poissons, des chantiers navals, des marins, des ouvriers.
C'est aussi un lieu méconnu de l'Histoire: balayons une légende tenace. Il est écrit dans certain livre que Jésus Christ fut baptisé par Jean Baptiste dans le Jourdain, il n'en est rien: il l'a été sur la plage du Moueng, à l'Aiguillon comme en atteste cette peinture de Gaston Parison, document à l'authenticité indiscutable, affiché à l'entrée de l'église Saint Ferdinand:
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Ce tableau est exposé dans l'église Saint Ferdinand, qui doit son nom au cardinal archevêque de Bordeaux de l'époque, Ferdinand Donnet. Un si prestigieux patronage n'a pas empêché cette église d'être un laborieux chantier étalé sur des dizaines d'années et qui ne trouvera son "couronnement" avec la statue du Christ juchée au sommet du clocher qu'en 1900
Le quartier de l'Aiguillon a été dès la création d'Arcachon un quartier très industrieux, où l'on trouvait notamment des chantiers navals de très haute volée, capable de construire et de régler les bêtes de course qu'étaient les 6 mètres jauge internationale
C'était également là qu'on trouvait les pêcheries qui armaient à la grande pêche, de Terre_neuve à l'Islande, faisant d'Arcachon au début du 20e siècle le second port de pêche de France, en dépit de la dangerosité des passes et des hauts fonds.
Et comme tous les quartiers de la station, l'Aiguillon avait sa plage
Pour terminer, l'illustration par l'image du paradoxe arcachonnais: Arcachoon a beau avoir été le deuxième "port" de pêche de France, ce n'est qu'à la fin des années 1950, alors que la pêche a déjà commencé son inexorable déclin et que la ville est largement distancée par ses rivales, bretonnes notamment, qu'on se préoccupe de construire un véritable port en dur. Les installations des grand armateurs du début du XXe siècle étaient toutes privées, financées sur leurs propres deniers... Et le port qui voit donc le jour est aussi un port de plaisance.
René Pérotin, docteur en droit, publie en 1911, sa thèse de doctorat qui porte sur "Le chalutage à vapeur à Arcachon" (Bordeaux, Y. Cadoret, Imprimeur de l'université). Il écrit page 67; "Il ne parait pas nécessaire de comparer Arcachon avec les autres ports français, parce que Arcachon n'a pas de port proprement dit, ni rade, ni quais, ni bassins, ni formes de radoub, installations que l'on rencontre à Boulogne, à La Rochelle et à Lorient".
Page 60, M. Pérotin est encore plus explicite: "Arcachon a ceci de particulier que rien n'a été fait par l'Etat ou la municipalité dans l'intérêt général des armateurs de chalutiers à vapeur, comme à La Rochelle, par exemple. Les entreprises de chalutage à vapeur ont donc dû suppléer à l'inertie des pouvoirs publics en créant de toutes pièces les appontements nécessaires qui sont leur propriété".
18/02/14
